Antoine Cuisinier Saint-Marcellin-en-Forez Les Plantées 1911… un siècle de briqueteries mécaniques Village de Forez, 2018, 36 pages 7,5 euros

A travers cette brochure, Antoine Cuisinier rend hommage à ses parents et à leurs collègues et amis qui ont passé leur vie à travailler aux briqueteries des Plantées à Saint-Marcellin-en-Forez. On découvre les différentes techniques d'extraction de la terre d'abord manuel puis mécanique. Antoine Cuisinier s'attache aussi à expliciter les différentes techniques de fabrication des tuiles plates et des briques qui ont servi de matériaux de construction pour de nombreuses maisons des alentours. Une brochure agrémentée de nombreuses photographies souvent inédites qui permettra au lecteur d'appréhender une industrie méconnue proche de chez nous.

Présentation :

Cet article n’est pas une étude approfondie des briqueteries des Plantées à Saint-Marcellin-en-Forez mais plutôt un recueil de souvenirs des années après-guerre (1945-1960), période pendant laquelle mes parents, Bernard et Nanou, ont l’un et l’autre effectué un dur labeur, mal rémunéré, pénible à l’excès, 48 heures par semaine plus les heures supplémentaires et le poste de surveillance des fours, la nuit du samedi au dimanche.

L’inspiration et les sources de ce témoignage, je les dois d’abord à mes parents bien sûr, mais aussi à la grande famille solidaire de ces ouvriers briquetiers toujours prêts à se rendre service pour les corvées du quotidien mais aussi à se prêter modestement un morceau de pain, quelques œufs, un peu de farine, toujours d’accord pour une veillée familiale à jouer aux cartes entre voisins des cités jumelles ou pour s’inviter à boire le café, arrosé pour les hommes de rhum Négrita que le père Rouby livrait avec d’autres provisions chaque semaine dans sa Citroën C4 verte d’épicier ambulant.


La deuxième partie plus technique rappellera à ceux qui ont connu ces temps-là, les lieux où chaque équipe constituée accomplissait les différentes étapes de la fabrication des briques.
La carrière avec l’extraction, le transport, le broyage et la préparation de l’argile.
La fabrication des produits dans l’immense espace de l’atelier de production encombré par les mélangeurs, les laminoirs, les surpresseurs, les extrudeuses, les filières, les fourchettes, les chariots de séchoirs.

La cuisson dans les deux fours Hoffman (le 1er construit en 1911) avec ses équipes d’enfourneurs réalisant le rangement et l’empilement presque artistique des briques, de défourneurs charriant 600 kg de produits sur des véhicules rustiques jusqu’aux cours de stockage, hiver comme été, une semaine sur deux, avec des écarts de températures de 40° à 50° dans le four à moins 10° moins 15° à l’extérieur.

Les chargeurs, ces hommes qui, à la main, empilaient les briques et les tuiles dans les bennes des camions ou dans les wagons du chemin de fer à la gare, sur la ligne Saint-Étienne-Sembadel.
Les équipes d’entretien de la forge, de l’atelier de mécanique, de la menuiserie. Des femmes et des hommes qui exécutaient les mêmes tâches et qui, pour vivre chichement, ne renâclaient jamais à la besogne, silencieux, sans visite d’une quelconque médecine du travail, retraités à 65 ans, usés et malades, parfois mutilés et dont les pensions pourtant bien méritées ne permettaient pas de vivre dans une modeste aisance.

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Antoinecusinier

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