Histoire sociale Haute-Loire n°10, année 2019

Collectif Histoire sociale Haute-Loire n°10, Editions du Roure, 2019, 175 p., 15 euros ISBN 9782919762682

Le dernier opus des cahiers d'histoire sociale est toujours aussi dense et varié. Cette association consacre l'ensemble de ses activités à la promotion de l’histoire sociale du département autour de nombreuses recherches historiques, la diffusion des acquis de cette recherche par la publication et aussi par la mise en place de conférences thématiques. Le samedi 30 mars 2019, elle a fêté ses dix ans autour du thème : « Histoire des gens d’ici ». Les actes du colloque seront édités par les éditions du Roure (Histoire sociale n°11 à paraître au printemps 2020).

Dans le dernier numéro de ces cahiers, la communication de Georges Chanon permet de retracer la vie d’un altiligérien d’origine modeste Baptiste Marcet, né en 1883, enfant naturel d'une dentellière originaire d'Allègre. En 1899, à 16 ans, il est placé comme apprenti chez un oncle, forgeron à Saint-Rambert-sur-Loire avant de rejoindre Saint-Etienne pour devenir maréchal-ferrant. Puis il travaille à Paris, là-bas, il est curieux et politisé, il suit les réunions publiques et un jour, il expose même au cours d'une discussion avec Jean Jaurès la misère de la classe ouvrière du bassin stéphanois. Il revient finalement habiter Saint-Etienne et il devient secrétaire du syndicat des maréchaux-ferrants. En 1908, Baptiste Marcet est victime d'un accident en ferrant un cheval. Il sera longtemps hospitalisé et il aura toutes les difficultés à obtenir une réparation du préjudice. Peu à peu, il réfléchit à lancer une association de défense de ces personnes et il parvient à fonder la puissante Fédération nationale des mutilés du travaille 23 novembre 1920 à Saint-Etienne. En 2011, cette fédération a fêté ses 90 ans et elle s'appelle désormais Fédération nationale des accidentés du travail et des handicapés : FNATH. Elle revendique 200 000 adhérents, aidée de 20 000 bénévoles. Elle est organisée en 1 500 sections locales. Elle est aujourd'hui installée au 47 rue des Alliés à Saint-Etienne.

Quatrième de couverture :

Dans cet opus, le dixième du Centre d’histoire sociale de Haute-Loire, la diver­sité des thèmes est toujours de mise.

Dans son article « Baptiste Marcet et la Fédération des mutilés du travail », Georges Chanon retrace la vie d’un altiligérien d’origine modeste, créateur d’une œuvre exceptionnelle : le « petit berger d’Allègre» qui fut d’abord maréchal-ferrant, est parvenu à fonder la puissante Fédération nationale des mutilés du travail.

Didier Bourdelin dans son étude sur les « Routes et voies de communication dans le sud-est du Velay à la fin du XVIIIe siècle » montre comment l’administration des États du Velay réussit à créer le premier réseau de routes au XVIIIe siècle pour désenclaver la ville du Puy en direction de l’Auvergne, de Lyon et surtout du Languedoc par les Cévennes.

Grâce à des documents exceptionnels, René Dupuy, dans son article « Augustin Terle, un “hussard noir de la République” à Prades », a pu retracer l’essentiel de sa carrière d’instituteur-secrétaire de mairie, percevoir ses engagements républicains et ses efforts pour introduire le progrès, notamment agricole, dans les populations.

Le document « Sous la Restauration, un comité de charité et de surveillance pour « épurer l’instruction primaire… » est la transcription d’une lettre de 1816, dans laquelle le recteur de l’académie de Clermont-Ferrand expose ses vues pour « délivrer nos campagnes de ces prétendus instituteurs, docteurs d’anarchie et d’irréligion qui corrompent la jeunesse sous prétexte de l’instruire ».

Dans son étude « Un mal qui répand la terreur » : la variole - Un siècle de lutte pour la vaccination en Haute-Loire », Madeleine Badiou-Dupuy retrace la longue traque des médecins contre la terrible maladie. Les difficultés qu’ils rencontrèrent pour imposer la vaccination en disent long sur les mentalités de l’époque et sur les conditions de vie misérables des campagnes et des quartiers urbains populaires.

Jean-François Arnould dans « Un maquis noir : le groupe “Georges” à Vergezac» fait le récit d’une réalité choquante, longtemps cachée : dans le climat de violence et d’anarchie qui régnait en France au moment de la libération du pays, des résistants ou pseudo-résistants, ont failli à leur mission et commis des actes d’une rare barbarie.

Dans « Des mines de plomb, d’argent, d’antimoine en Haute-Loire, l’exemple de la mine de Pinols » Bernard Soulier relate l’histoire de l’une des nombreuses exploitations des montagnes de l’ouest du département entre Langeac et Blesle. Dans la vallée de la Gourgueyre, des paysans-mineurs ont exploité de maigres filons de 1890 à 1912.

Hs n10 285

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