Collectif Histoire sociale Haute-Loire Numéro 7, année 2016 ISBN 978-2-919762-47-7 269 p. 23 euros

 

Le Centre d'histoire sociale de la Haute-Loire propose une nouvelle série d'études très variées et toutes aussi intéressantes les unes que les autres. Deux articles que je mets en avant avec d'abord la contribution de Jean-François Brun auteur d'une belle synthèse de la vie économique du Velay à la fin de l'ancien régime. Tandis que celui de Raymond Vacheron souligne la sévérité des conditions de travail au sein de l'usine Colcombet à la Séauve-sur-Semène dans cette usine-couvent où l'encadrement religieux de ces jeunes filles pouvait rassurer bien des parents mais que de pleurs pour ces jeunes filles éloignées de leur famille dans une discipline de fer. La vingtaine de témoignages de ces anciennes pensionnaires (p.254-256) sont édifiants à lire et ils font largement écho aux conditions actuelles de travail dantesques dans les usines textiles d'Asie.

 

Quatrième de couverture :

 

Dans ce numéro, cinq études touchent aux guerres du XXe siècle. Non pas la guerre des stratèges et des champs de bataille, mais celle vécue par les populations. Annie Gentes et René Dupuy s’interrogent : comment vivait-on alors en Haute-Loire en 1914-1918  ? Comment « l’arrière » a-t-il tenu  ? Le quotidien était aux réquisitions, aux restrictions, à la surveillance et à la prise en charge idéologique pour entretenir un patriotisme parfois défaillant. Comment se déroulait la vie quotidienne d’un quartier de la ville du Puy-en-Velay entre 1942 et 1944, le boulevard Carnot, sous l’occupation allemande, se demande Jean-François Arnould ? Avec le témoignage d’Anita Felez Castanet et Fernando Fandos ce sont les pérégrinations d’une famille républicaine fuyant la guerre civile espagnole et le franquisme et qui se retrouve au camp de Langogne et finalement s’établit en Haute-Loire. Raymonde Prat évoque les destinées singulières de deux familles, l’une originaire de Haute-Loire, l’autre d’Italie, émigrées aux États-Unis, une histoire qui les ramène sur les champs de bataille de la vieille Europe.

Situé en retrait des grands axes, le bassin houiller de Sainte-Florine et Brassac, aujourd’hui désaffecté, méritait qu’on le sorte d’un relatif oubli. L’étude d’Odile Maurel, s’est attachée à en raconter la longue histoire et à mettre à l’honneur la vie et les luttes des « Gueules noires ».
Chacun connaît l’importance de la croyance religieuse et du clergé en Haute-Loire, mais n’a-t-on pas oublié l’existence des usines-couvents de l’Yssingelais dont le prototype fut l’usine de rubanerie Colcombet à La Séauve-sur-Semène ? Raymond Vacheron révèle tous les détails du règlement et du mode de fonctionnement de ces établissements à la fois industriels et religieux.
Jean-François Brun, historien originaire de Haute-Loire, professeur à la faculté des Sciences humaines et sociales Jean-Monnet de Saint-Etienne, brosse un tableau synthétique de la situation économique et sociale du Velay à la veille de la Révolution, marquée par l’enclavement et l’archaïsme.
Au sommaire d’Histoire sociale Haute-Loire n°7 – 2016, des textes d’Annie Gentes, Jean-François Brun, Odile Maurel, Raymonde Prat, René Dupuy, Anita Felez Castanet et Fernando Fandos, Raymond Vacheron, Jean-François Arnould.

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Histoire sociale 7 2016