Estivareilles en 1944

Henri Pailler est le conservateur en chef des Musées du Forez, et Sylvie Millet, chargée des publics au Musée d’histoire du 20e siècle Résistance et Déportation à Estivareilles. Ils publient ensemble un deuxième ouvrage* sur Estivareilles en 1944 dans une version largement augmentée par rapport à celle précédemment sortie en 2004.

Henri Pailler et Sylvie Millet, les auteurs, ont fait le choix d’une maquette sur un fond blanc mettant en valeur les textes et surtout les photographies originales et exceptionnelles de ces événements tragiques puisées dans leur base de données, mais aussi dans le fonds du studio Machabert au Puy-en-Velay, aux archives départementales de la Haute-Loire, aux archives municipales de Saint-Etienne et à l’Ecomusée des Bruneaux à Firminy. La maquette donne immédiatement envie de dévorer d’une traite ce livre et elle procure une qualité de lecture indéniable par rapport à la précédente édition. La mise en page et l’infographie est réalisée par TV and Co (Corinne Royer et Robert Tardy) à Saint-Genest-Malifaux.

 LIEU DE MÉMOIRE
Pour rappel historique, le petit village d’Estivareilles fut douloureusement marqué par l’affrontement entre les maquisards et l’armée allemande le 21 août 1944 et ce village apparaît désormais comme un lieu de mémoire consacré par un musée sur le sujet. Ce musée sur la Résistance et la Déportation conserve une importante collection d’objets (plus de mille) lié à cet affrontement, qui sont visibles par le public dans une scénographie originale. Dans cet ouvrage, les deux auteurs se sont attachés à retracer heure par heure les conditions de cet affrontement et nous suivons ce drame historique de manière haletante.

MAJOR ALLEMAND, COMMANDANT RÉSISTANT
Nous retenons deux personnages emblématiques de ce drame au sein de l’ouvrage. En premier, celui du major allemand Schmählag à travers son témoignage, extrait de son carnet de 30 pages manuscrites, sur ses derniers instants passés au Puy (dans un récit adressé au résistant Lucien Volle par la fille et le fils du major) qui suscite l’émotion côté allemand. De l’autre côté, nous avons le portrait du commandant Marey, chef départemental de l’Organisation de la Résistance de l’Armée (ORA), qui réussit à stopper avec des troupes hétéroclites les forces allemandes stationnées au Puy-en-Velay depuis 1942. Elles devaient opérer un mouvement urgent de repli vers le Nord de la France à la suite du débarquement allié en Normandie le 6 juin 1944.

Il nous est important de se souvenir de ce passé proche (nous fêterons les 70 ans de ces combats en 2014) et du sacrifice de ces hommes venus de tous les horizons pour défendre nos libertés. A la fin du livre, l’Histoire est rejointe par la présence de portraits du photographe Philippe Hervouet qui a su replacer judicieusement, sur les mêmes lieux des combats, les portraits des anciens maquisards (pris par le photographe Dominique Marchiset en 2001), comme une sorte de photographie dans la photographie.

 

Préface Lucien Neuwirth

Lucien Neuwirth, ancien député, sénateur et président du conseil général de la Loire disparu le 26 novembre dernier, a écrit dans la préface du livre consacré à Estivareilles par Albert Maloire : « En ce petit matin d’août 1944, Estivareilles avait le visage de la France à travers sa liberté reconquise par le sacrifice de ses enfants. »

 Henri Pailler et Sylvie Millet, Estivareilles 1944 : Du Puy-en-Velay à Lyon, la Résistance victorieuse (Edition du musée d’histoire du 20e siècle Résistance et Déportation), 128 pages. Tarif : 15 euros.

 

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